Le vert en arrière-plan dit tout : les architectes brésiliens réunis au Marché international de l’immobilier, à Cannes, ont placé leur présence sous le signe de la verdure. Éviter que ce ne soit une goutte de rosée dans un océan de béton est évidemment la mission des professionnels concernés, conscients de la dégradation du milieu urbain et des problématiques brésiliennes.
Mais l’archi qui pose pour brasil.fr devant un panneau archi-vert n’est pas brésilienne ; elle est française, installée avec son mari et confrère à São Paulo, dont elle raconte les vibrations avec un regard enthousiaste. Professionnellement, cette citadine grandie à Berlin et oeuvrant aussi en région parisienne a trouvé une matière à travailler qui ne relève pas seulement de la simple édification architecturale, mais de la prise en compte, ici ô combien prégnante, des difficultés de l’environnement économique et social. Parmi ces permanents défis, une priorité des priorités : les transports, qu’elle met en habits concrets sur la ligne 19 du métro de Sampa comme dans celui du Grand Paris. Marcel Duchamp (l’homme des ready-made), mort il y un demi-siècle, auquel rend hommage le nom de la société de Camille Bianchi (Readymake), y aurait sûrement renouvelé son inspiration, et pas seulement avec une roue de vélo.
« Je suis pour une politique graphique », résume Adriana Levisky, architecte du Boulevard de la Diversité de la Cidade Matarazzo, grandiose projet dans l’hyper-centre de São Paulo que brasil.fr a déjà présenté. Récompensée, entre autres réalisation paulistes, pour le Musée ouvert du Développement durable de la place Victor Civita, cette urbaniste pointe la difficulté, au Brésil, de réunir dans un même projet le secteur privé et le secteur public – auquel appartiendra le Boulevard de la Diversité, dont l’effectivité relève donc d’une grande ambition. On y trouvera, détail en apparence mineur qui pourrait devenir majeur avec la force du symbole, des personnes sans toit qui seront accréditées pour vendre les marchandises de culture biologique de petits producteurs locaux. Et c’est dans cette logique que, à l’image de sa tour de forêt atlantique, le vert est une couleur dominante de la communication graphique de la Cidade Matarazzo.