Centres commerciaux, là où l’économie fait le dos rond

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Le commerce en shopping center « n’est pas une île » qui serait hors d’atteinte par les difficultés économiques brésiliennes. Mais il y résiste mieux que d’autres secteurs, y compris que le commerce en espace non clos (« de rue » comme on l’appelle au Brésil) selon Catilo Candido, directeur institutionnel de l’Association brésilienne des centres commerciaux.

Une délégation de l’Abrasce est venue à Cannes approfondir son expertise du secteur au Mapic, marché international de l’immobilier commercial. Au programme : réunions avec des entrepreneurs de France, Espagne, Italie et Chine – de ces deux derniers pays provenant un désir de pénétrer le marché brésilien aussi bien physiquement que par la vente sur internet.

Candido Catilo sur la Croisette, pour essayer de comprendre et devancer les tendances du comportement des consommateurs des deux cent cinq « shopping centers » actuellement ouverts au Brésil. (Photo D. R.)

Une trentaine de nouveaux centres auront été ouverts en 2016 et 2017 dont certains sont les premiers dans certaines villes, ce que M. Catilo estime « positif pour tous : le gouvernement, les promoteurs, le commerçants et, évidemment les consommateurs ». Le coût du terrain et la moindre concurrence expliquent le fait que près des deux tiers des centres ouverts en 2016 l’aient été hors des capitales.

Pour le promoteur canadien Ivanhoé, récompensé d’un Mapic award du meilleur village de marques (Tsawwassen Mills), le Brésil demeure une terre d’implantation, où elle a noué un partenariat avec Ancar qui fait d’Ancar Ivanohé, gestionnaire d’une vingtaine de centres commerciaux, un géant des sociétés immobilières de commerce de détail qui s’enorgueillit aussi… des conditions de travail de ses employés, dont elle rappelle « la deuxième place au palmarès des entreprises où il fait bon travailler à Rio de Janeiro, d’après un classement de l’institut de recherche Great Place to Work ». Rio, dans ce cas, est entendu comme ville mais aussi comme Etat fédéré, en particulier à Nova Iguaçu dont le shopping center comporte deux cents magasins et sept restaurants – un de plus que dans le centre Iguatemi de Porto Alegre objet d’une extension.

Le Brésil est aussi une terre nouvelle pour les « outlets ». « Jadis considérés comme des commerces de seconde zone permettant aux enseignes d’écouler leurs stocks anciens, les villages de marques se sont multipliés à un taux de croissance moyen de 12 % par an ces dix dernières années » dans le monde, a indiqué l’organisation du Mapic dans un communiqué publié après l’événement, marqué en pré-ouverture par un « Sommet international des outlets ». Le Brésil en compte seulement onze actuellement.